Fata Morgana publie un texte bref de
Roger Caillois Êtres de crépuscule. Texte mélancolique sur
le monde ancien face à la barbarie qui fonde les nouvelles
civilisations. Barbarie dont le nous/je de l'auteur se sent
responsable à force de démissions et de négligences, gouttes qui
ne font que grossir les flots de l'effroyable inondation.
Il eut été bon de préciser l'année de la rédaction, 1943. Engagé
dans les forces françaises libres, on perçoit mieux ainsi le
désarroi de Caillois. Le texte fut ensuite publié dans la revue Labyrinthe après la guerre en décembre 1945.
La
dernière livraison de la revue de la NRF est riche d'auteurs qui
font l'actualité littéraire. D'abord un cours texte à l'origine de
Mémoire de
fille d'Annie
Ernaux. Texte rédigé à la veille d'une lourde opération de la
hanche qui faisait craindre à l'auteur une fin prochaine. Bref,
télégraphique, le récit vrai de ces années 1958-1959, qu'elle
voulait laisser avant de partir.
Suit
un texte encore mélancolique de Sylvain Prudhomme que nous avons
reçu pour Les
grands et
que nous recevrons pour Légende.
Loin
de l'exotisme de la Guinée-Bissau ou de la Provence, une histoire
d'amour parisienne qui trouve refuge dans un café d'un trou de
banlieue, loin des regards des autres comme si Paris était si petit
pour ceux... Et là, se trouve Balzac, un industriel à qui tout
réussit qui noie dans le Picon la mélancolie de ses amours perdues
qu'il menait dans ce même café trente ans avant l'auteur.
Brigands,
chez de Borée de Bernard Hautecloque est un essai plutôt honnête
sur les brigands à travers les siècles. Ce n'est pas de l'histoire,
aucune référence à une quelconque archive mise en note, mais
question bibliographie et filmographie, il ne manque aucun bouton de
guêtre.
Lu
aussi Ravage,
adaptation anachronique du roman post-apocalyptique de Barjavel, il
faut le faire. Comme les collégiens d'Oraison, ils ont raison, de
force ou de raison, de lire l'originale version.
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