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samedi 17 septembre 2016

Journal Libraire 1 - 17 septembre 2016

Journal de lectures d'un libraire, journal de faits d'une petite librairie rurale.


Fata Morgana publie un texte bref de Roger Caillois Êtres de crépuscule. Texte mélancolique sur le monde ancien face à la barbarie qui fonde les nouvelles civilisations. Barbarie dont le nous/je de l'auteur se sent responsable à force de démissions et de négligences, gouttes qui ne font que grossir les flots de l'effroyable inondation. Il eut été bon de préciser l'année de la rédaction, 1943. Engagé dans les forces françaises libres, on perçoit mieux ainsi le désarroi de Caillois. Le texte fut ensuite publié dans la revue Labyrinthe après la guerre en décembre 1945.


 
La dernière livraison de la revue de la NRF est riche d'auteurs qui font l'actualité littéraire. D'abord un cours texte à l'origine de Mémoire de fille d'Annie Ernaux. Texte rédigé à la veille d'une lourde opération de la hanche qui faisait craindre à l'auteur une fin prochaine. Bref, télégraphique, le récit vrai de ces années 1958-1959, qu'elle voulait laisser avant de partir. Suit un texte encore mélancolique de Sylvain Prudhomme que nous avons reçu pour Les grands et que nous recevrons pour Légende. Loin de l'exotisme de la Guinée-Bissau ou de la Provence, une histoire d'amour parisienne qui trouve refuge dans un café d'un trou de banlieue, loin des regards des autres comme si Paris était si petit pour ceux... Et là, se trouve Balzac, un industriel à qui tout réussit qui noie dans le Picon la mélancolie de ses amours perdues qu'il menait dans ce même café trente ans avant l'auteur. 



Brigands, chez de Borée de Bernard Hautecloque est un essai plutôt honnête sur les brigands à travers les siècles. Ce n'est pas de l'histoire, aucune référence à une quelconque archive mise en note, mais question bibliographie et filmographie, il ne manque aucun bouton de guêtre.
Lu aussi Ravage, adaptation anachronique du roman post-apocalyptique de Barjavel, il faut le faire. Comme les collégiens d'Oraison, ils ont raison, de force ou de raison, de lire l'originale version.

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